LOUISE

Spectacle mis en scène:
Martin Zimmermann
2024

Avec:
Bérengère Bodin, Marianna de Sanctis, Rosalba Torres Guerrero, Methinee Wongtrakoon

Crédits Tournée Presse

Elles renversent les rôles, bouleversent l’ordre établi, désobéissent aux injonctions. Elles sont anarchiques et prodigieuses. Elles sont hilarantes et mystérieuses. Elles sont féroces et exquises. Elles sont toutes Louise.

Dans un grand laboratoire étrange et pénétrant se déroulent des événements insolites : on y expérimente la matière humaine sous toutes les coutures. Quatre artistes (Bérengère Bodin, Marianna de Sanctis, Rosalba Torres Guerrero  et Methinee Wongtrakoon) jouent tour à tour les dirigeantes, les cheffes, mais aussi les cobayes, les malades et les bonnes à tout faire de ce lieu où règne la tyrannie. Dans ce jeu de rôles palpitant, les corps, les esprits et les âmes s’indignent et se rebellent. Les protagonistes brouillent les pistes pour mieux sauver leur peau. Et c’est grâce à leur force inouïe, leur colère noire, leur humour déconcertant, leur chic fou et leur joie de vivre qu’elles vont infliger un revers cinglant à la tyrannie. La créativité et le plaisir défient l’abyssal, et un nouveau champ des possibles s’ouvre avec éclat.

La nouvelle production de Martin Zimmermann, LOUISE, parle de résistance et d’envie de liberté de mouvement. Le chorégraphe suisse, plusieurs fois primé, développe depuis plus de 25 ans depuis Zurich un théâtre sans paroles dont le mélange de cirque contemporain, de danse et d’installations scéniques spectaculaires séduit le public du monde entier.

« À LA FIN, LE RIRE PEUT NOUS SAUVER »
Martin Zimmermann en conversation avec la journaliste culturelle Susanna Koeberle

SUSANNA KOEBERLE : C’est la première fois que vous développez une pièce de théâtre exclusivement composée de personnages féminins. Pourquoi ce choix?
MARTIN ZIMMERMANN : Aborder les thèmes de la hiérarchie et de la résistance à travers un prisme féminin offre une perspective moins influencée par les concepts et les stéréotypes traditionnels, souvent imprégnés de visions masculines. Cette approche permet d’aborder ces thèmes de manière plus nuancée et libérée des clichés. En tant que père, j’ai assisté à la naissance de mes deux enfants. Cette expérience m’a fait prendre conscience des défis inimaginables que le corps d’une femme endure tout au long de sa vie. Avec les quatre interprètes de différents âges, nous avons exploré les tabous qui entourent la naissance, la mort, la sexualité et le genre, ainsi que les inégalités persistantes.

SK : Le titre de la pièce, Louise, rend hommage à l’artiste Louise Bourgeois. Quel rôle joue son œuvre dans votre processus créatif ?
MZ : D’une certaine manière, notre pièce est un dialogue avec elle. Louise Bourgeois était une exploratrice incessante — non seulement des sculptures et des matériaux, mais aussi d’elle-même. Notre Louise partage ce même esprit. Comme Bourgeois, nous travaillons de l’intérieur vers l’extérieur. Comme elle, nous cherchons la vérité. Une telle quête demande de pénétrer en profondeur, de retirer des couches, d’être agressif et désordonné, mais aussi intuitif. Pour elle, le medium était la pierre ; pour nous, ce sont les corps sur scène.

Elle percevait ses sculptures comme empreintes d’une certaine magie, capables de bannir les démons intérieurs et extérieurs. Elle appelait cela un exorcisme. Bourgeois transposait des fragments et des épisodes entiers de sa vie dans ses œuvres, oscillant entre l’abstrait et le concret, comme des résidus de rêves. Lorsqu’une idée devenait troublante, écœurante ou répulsive lors de sa réalisation, elle l’acceptait. Et si elle prenait une tournure absurde ou humoristique, elle s’en réjouissait, comme si elle avait déjoué la vie elle-même. Nous partageons cette attitude.

SK : Quelle importance accordez-vous à l’humour ?
MZ : Mon parcours dans le cirque m’a beaucoup marqué, en particulier la figure du clown. Après tout, nous sommes tous des clowns. Nous sommes des êtres tragicomiques et excentriques, avec des démons et des émotions sombres, étranges et abstraites — mais aussi avec une envie irrépressible de rire de l’absurde. Nous ne voulons pas toujours nous prendre trop au sérieux et préférons faire danser le monde, même dans ses moments les plus chaotiques. Ce qui m’intéresse, c’est ce que cette figure complexe exige des artistes. Pour créer quelque chose de drôle, il faut un cadre, un contexte. Il faut aussi du rythme et une chorégraphie précise. Ce qui semble fluide sur scène est en réalité le fruit d’un travail acharné et rigoureux. C’est dans cet effort que des moments magiques peuvent émerger, où la vulnérabilité humaine transparaît. En fin de compte, peut-être que le rire peut vraiment nous sauver.

SK : Comment décririez-vous votre forme artistique ?
MZ : Nous créons un « théâtre d’objets et de personnages », et non un théâtre de texte. Les personnages sont bruts mais profondément authentiques, très proches des individus qui les incarnent. Il ne s’agit jamais d’imitation ou de jeu d’acteur. C’est une forme d’art qui ne peut naître que d’une exploration collaborative. Les personnages dépendent les uns des autres, comme dans la vie. Au cœur de tout mon travail, il y a l’être humain. Ce qui me motive, en fin de compte, c’est mon amour pour l’humanité et pour le théâtre.

SK : La scène joue un rôle central dans votre travail. En quoi cela se manifeste-t-il ?
MZ : Mes décors sont des inventions spatiales dotées d’une vie propre. Les éléments de la scène — chaises, tables, portes ou escaliers — ne sont pas de simples accessoires, mais des protagonistes autonomes. Tous sont des acteurs à part entière. Dans cette pièce en particulier, la scène est une sorte de laboratoire, un atelier scientifique, un lieu de recherche et d’expérimentation. Louise est une sculpture en mouvement ou un poème vivant.

SK : À qui s’adresse votre travail ?
MZ : À tout le monde ! Mes pièces explorent des thèmes universels. Je n’ai pas pour objectif de fournir des réponses définitives ou d’émettre des jugements. À mes yeux, le théâtre doit être un kaléidoscope — riche en nuances, en ambiguïtés et en perspectives mouvantes.

Traduit de l’allemand par Manon Lacoste

Crédits

Durée: 1h30
Genre: Danse / Théâtre / Cirque
Limite d’âge: à partir de 12 ans

Conception, mise en scène, chorégraphie : Martin Zimmermann
Créé avec et interprété par : Bérengère Bodin, Marianna de Sanctis, Rosalba Torres Guerrero, Methinee Wongtrakoon
Création musicale : Tobias Preisig
Dramaturgie : Sabine Geistlich
Scénographie : Simeon Meier, Martin Zimmermann
Collaboration artistique et chorégraphique : Romain Guion
Création costumes : Susanne Boner
Création lumière : Ueli Kappeler
Création son : Andy Neresheimer
Création régie plateau : Doris Berger
Construction décor : Schauspielhaus Zürich, Metallkonstruktiv Zürich
Confection costumes et mannequins : Schauspielhaus Zürich, Susanne Boner
Motorisation : Markus Binder
Assistant plateau: Noah Geistlich
Equipe technique : Doris Berger, Franck Bourgoin, Jérôme Bueche, Ueli Kappeler, Lea Meierhofer, Andy Neresheimer, Jan Olieslagers
Administration, distribution : Alain Vuignier
Productrice internationale : Claire Béjanin
Bureau technique : Ueli Kappeler
Communication : MZ Atelier
Fundraising : Manuela Schlumpf
Photo : Basil Stücheli
Video : Lukas Gähwiler

Production : MZ Atelier 
Coproduction : Schauspielhaus Zürich • Fabriktheater Rote Fabrik Zürich • Theater Winterthur • Theater Casino Zug | TMGZ • Les Théâtres de la Ville de Luxembourg • Théâtre de Carouge • Le Manège-scène nationale de Maubeuge • maisondelaculture de Bourges / Scène Nationale • Kurtheater Baden ( en cours )

Avec le soutien de: Ernst Göhner Stiftung • Fondation Jan Michalski • Landis & Gyr Stiftung

Remerciements : Tanzhaus Zürich • Theater Neumarkt • Darko Soolfrank

Résidence de fin de création au Schauspielhaus Zürich – Schiffbau

Première : 30 novembre 2024, Schauspielhaus Zürich – Schiffbau

Martin Zimmermann/MZ Atelier est soutenu par la ville de Zurich affaires culturelles, le service aux affaires culturelles du Canton de Zurich et Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture.

Martin Zimmermann est artiste associé à la maisondelaculture de Bourges / Scène Nationale

Durée estimée: 1h30
Genre: Danse / Théâtre / Cirque
Limite d’âge: à partir de 12 ans

Tournée

2025

  • Paris F 13.05 – 24.05 Rond Point – Paris
  • Zug CH 07.05 – 08.05 Theater Casino Zug
  • Nyon CH 01.05 – 02.05 Usine a gaz
  • Chur CH 28.03 – 29.03 Theater Chur
  • Aix-en-Provence F 30.01 – 31.01 Les Théâtres – Aix-en-Provence

2024

  • Zürich CH 30.11 – 15.12 Schauspielhaus Zürich
  • LOUISE
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